Jonathan Michellod : « Il faut changer tous ses automatismes et ses habitudes ! »

Champion Suisse Rallye Junior 2019, Jonathan Michellod, que l’on a un peu perdu de vue depuis son titre, notamment en raison de l’épidémie qui a réduit à néant son projet 2020, n’est pas resté inactif. Fidèle à sa nature discrète, le pilote de Verbier, qui fait plus que jamais équipe avec son fidèle navigateur Stéphane Fellay, travaille dans l’ombre pour préparer la suite de son déjà riche parcours sportif. Nous l’avons sollicité !

Jonathan Michellod nous n’avons plus entendu parler de vous depuis votre dernier rallye, le Rallye d’Autun sauf erreur, en août 2020, sur la Skoda Fabia R5, avez-vous roulé depuis ?

Oui, en 2020 on a également participé au mois d’octobre au rallye Trofeo Maremma en Toscane. Nous terminons 7ème au milieu des R5 malgré que nous ayons dû faire une marche arrière.

                                                                                                                                                                                            Photo Bastien Roux

Vous aviez un beau projet en R5, en 2020, sur plusieurs manches du Championnat Suisse des Rallyes, malheureusement il ne s’est pas concrétisé en raison du COVID_19. Est-ce qu’il est reconduit en 2021 ?

Oui, enfin on va tout faire pour y parvenir et rouler le maximum possible en espérant que les courses aient lieu. Heureusement, nous avons une grande chance de pouvoir compter sur nos fidèles partenaires malgré les conditions actuelles.

Après plusieurs saisons sur une Peugeot 208 R2, qui vous ont conduit au titre de Champion Suisse Rallye Junior 2019, vous avez découvert la R5. Est-ce vraiment très différent, pouvez-vous nous expliquer ?

Oui c’est quand même bien différent. Déjà un turbo et 4 roues motrices, choses que nous n’avions jamais eus auparavant, nous oblige à une autre manière de piloter. Une accélération et un couple à te faire énuquer, te laisse beaucoup moins de temps de réaction et, en plus de tout ça, après 3 saisons avec la même voiture il faut changer tous ses automatismes et habitudes.

Avez-vous bénéficié d’un accompagnement, de conseil dans la prise en main de la Skoda Fabia R5 ?

On a la chance de rouler avec un super team, de côtoyer Olivier Burri et d’avoir fait plusieurs essai et courses en même temps que lui. Ils nous ont apporté beaucoup de conseils et de confiance.

Vous aviez réalisé une très belle prestation lors de votre premier rallye en R5, dans quels domaines devez-vous travailler pour progresser dans l’exploitation de ce type de voiture ?

Nous avons fait que deux petites courses alors, avant toute chose, il faut continuer à faire des kilomètres afin de s’habituer aux réactions de la voiture pour se sentir à l’aise dans toutes les situations et pour comprendre, dans les détails, sont fonctionnements. Un point qui sera important pour notre progression, je pense, sera de réussir à exprimer notre ressenti afin de pouvoir travailler sur différents réglages.

Le petit monde du rallye piaffe d’impatience de renouer avec la compétition, si tout se passe positivement ce devrait être lors du Rallye du Chablais du 27 au 29 mai prochain, est-ce plus facile ou plus difficile de reprendre quasiment à domicile, devant ses amis et supporters ?

Un peu plus facile dans le sens que c’est un rallye auquel on a déjà participé plusieurs fois et que l’on connait le terrain. Un peu plus difficile car pour la première fois on sera confronté à des pilotes du championnat suisse et, surtout, réjouissant, depuis tout ce temps de pouvoir rouler devant nos amis et publics.

Vous avez démontré l’étendue de votre talent mais cela ne suffit pas pour devenir Champion Suisse des Rallyes. Est-ce un objectif pour vous à l’horizon deux ou trois ans et quelles sont les étapes à franchir, les difficultés à surmonter pour y parvenir selon vous ?

Si je disais non ça serait un mensonge mais on en est de loin pas encore au stade d’y penser. On a réussi à évoluer au fil des saisons et des kilomètres avec la R2, pourquoi pas aussi avec la R5. Pour ça il faut pouvoir beaucoup rouler et travailler je pense. Mais la difficulté première et principale sera toujours le financement.

Vous êtes très apprécié dans le parc d’assistance par votre humilité, votre nature discrète et souriante, comment avez-vous géré le coup de projecteur qui s’est progressivement focalisé sur vous en raison de vos grosses performances en 2018 dans le duel avec Thomas Schmidt, puis en 2019 avec le titre ? Pas simple quand on a votre nature non ?

Hhihi… En rigolant car à mon sens on n’a rien fait non plus d’incroyable mis à part prendre un énorme plaisir. Plus sérieusement c’est toujours avec un grand plaisir qu’on répond à vous questions et à celles que l’on nous pose plus généralement.

Quelle est la question que vous auriez souhaitez que nous vous posions mais que nous n’avons pas fait ? Quelle serait sa réponse ? On sera au départ du Rally Team 971 en Italie ce week-end du 17-18 avril afin de préparer le Rallye du Chablais.