Scheidegger Jonathan la passion de l’automobile dans le sport, autant que dans la vie professionnelle.
Depuis une douzaine d’années, Jonathan Scheidegger anime les rangs du Championnat Suisse des Rallyes. Le vaudois et son équipe comptent quelques belles performances à leur actif et ce n’est pas terminé puisque c’est au volant d’une Peugeot 208 R5 que Jonathan Scheidegger évoluera désormais. Entretien avec le pilote vaudois qui allie passion sportive et professionnelle.
Jonathan Scheidegger, pouvez-vous vous présenter ?
J’habite sur les hauteurs de Lausanne à Bottens dans le district du gros de Vaud. J’ai 39 ans et suis indépendant dans le débosselage sans peinture maintenant depuis plus de 10 ans
En parallèle de Green Alternatif, je suis le successeur de notre entreprise familiale, la Carrosserie Scheidegger & Jaccottet SA, PME se situant à 1053 Cugy, depuis 2013. Cette société a été fondée en 1977 par mon Père, ma Mère et M. Michel Jaccottet. Je pratique, en dehors du rallye, de l’enduro et roule aussi en karting.
Jonathan Scheidegger vous avec débuté en rallye en 2007 et comptez 61 départs. Qu’est-ce qui vous fait courir en rallye ?
Mon père a toujours suivi les sports mécaniques et depuis gamin ça m’a toujours attiré, surtout le rallye, pour son coté fun : la glisse, le spectacle et ses auto fantastiques. Après mon brevet et ma première place à responsabilités, j’ai pu monter ma première auto et mettre les doigts dans un truc difficile à arrêter 😊 Au début c’était avec très peu de moyens et maintenant un peu plus mais avec moins de temps !
J’ai aussi, depuis mes débuts, beaucoup de chance d’avoir mes amis, mon équipe qui m’aident à préparer, organiser, monter les assistances et réparer mes conneries !! 😊 C’est aussi une motivation pour moi de les avoir et de faire un résultat aussi pour eux.
Vous avez participé au Rallye de Monte-Carlo en 2013, une participation qui s’est soldée par un abandon sur ennui mécanique. Quel souvenir en gardez-vous ?
Un magnifique rallye, une ambiance de fou, des spéciales magnifiques et un parcours énorme ! Il est compliqué à organiser, planifier, il ne faut ne pas le prendre à la légère ! A l’époque, au vu de notre approche autodidacte, ça a été un apprentissage amer mais quand même un excellent souvenir !
Vous avez fait l’acquisition d’une Peugeot 208 T16 R5 l’an dernier que vous avez piloté pour la première fois sur les routes du CHABLAIS 2019. Quel bilan ?
Clairement un step supérieur par rapport à la R3T. Pour moi difficile de trouver les automatismes et les limites !
Pour ce rallye c’était le déverminage pour l’auto et le premier rallye de la saison pour moi ! Mais c’est une fantastique auto !!!
Jonathan Scheidegger, vous avez participé au Rallye du Pays du Gier en mars dernier et avez abandonné sur sortie de route. Qu’est-ce qui s’est passé ?
Après être parti tranquille sur la première étape, je me suis un peu enflammé, avec les pneus froids, et suis sorti sur le départ de la spéciale de la deuxième boucle dans un droite serré.
On annonce un Championnat Suisse des Rallyes 2020 à trois manches, serez-vous au départ ?
Oui assurément, je serai au départ du Mont Blanc et normalement pour les deux autres aussi.
Pour un championnat national trois manches sont suffisantes ou il en faut au minimum quatre ?
Pour l’enjeu du sport forcément minimum du minimum quatre ! Mais si nous pouvons participer à trois rallyes cette année et que ces trois épreuves se déroulent, se sera déjà bien !
Sur le plan professionnel vous êtes à la tête de Green Alternatif à Cugy, une carrosserie de débosselage sans peinture ! C’est-à-dire ?
Le but est simple je redresse (débosseler) tous les petits ou gros dégâts (coups de portes, grêle, toit plié par la neige, réservoir de moto, élément d’aviation, etc ) sur tout ce qui roule, flotte ou vol 😊 dans la mesure ou la peinture n’est pas abimée et, bien sûr, si c’est possible. Les matériaux redressables sont l’acier et l’aluminium uniquement !
Par plusieurs systèmes de leviers poussé « tringles », collages et tampons tirés ainsi que le martelage, le débosselage.
Le débosselage sans peinture est une technique dont on entend peu parler, comment en êtes-vous arrivés à la proposer ?
En effet, nous sommes très peu à le pratiquer et encore moins professionnellement, ce sont essentiellement les assurances qui le demandent car cette technique limite grandement les coûts.
Pour ma part, je le pratique déjà depuis mes premières années d’apprentissage, ça fait depuis une vingtaine d’année déjà. Etant né et passé la plupart de mon temps dans l’entreprise, j’ai toujours eu de la facilité dans le job de la carrosserie, du coup c’était pour moi un peu le challenge ! Le défis de pouvoir un jour le maitriser. C’est donc durant mes week-ends, mes nuit et tout temps en dehors du job que j’ai pu commencer à pleinement maitriser le débosselage.
C’était aussi pour moi une alternative à repousser le délai d’intégrer la société familiale en créant quelque chose qui m’appartienne, que j’ai monté et, surtout, étoffer notre carnet de clientèle avec, pour les années à venir, un pied en avant pour que nous puissions être autonome.
Quels sont les avantages de cette technique de débosselage sans peinture outre le coût moins élevé ?
Cette technique diminue les couts de 3 à 4 fois le prix de la carrosserie traditionnelle, les temps d’immobilisations sont aussi très réduits, je n’utilise presque pas de solvant, pas de peinture chimique. Donc en gros pas d’agent polluant. C’était l’idée avec le GREEN !
Pour des personnes n’ayant pas trop de moyens ou des véhicules ne valant pas forcément la peine, c’est aussi une solution. Pour d’autres véhicules, historiques ou de luxes, cela permet de garder la qualité de peinture d’origine.
Pour les périodes de grêle, c’est un impondérable, et pour moi c’est surtout les périodes les plus chaudes en termes de surcharge de job !!! Il y a également l’infrastructure réduite et la mise en œuvre dans une vitrine, un garage, chez les propriétaires, ce qui me permet des charges très réduites et un job mobile, rapide !
Nous venons de traverser une période difficile avec le COVID-19, est-ce que vous avez été impacté ou vous avez pu poursuivre l’activité ?
Oui, nous avons stoppé le lundi après l’annonce du confinement pour s’organiser en fonction de notre secteur d’activité. Une fois les lois bien établies, nous avons recommencé le mardi sans avoir de trous dans le planning.
Pour notre secteur, je pense que nous pouvons être content de notre situation actuelle. Nous sommes clairement privilégiés ! Ce n’est malheureusement pas le cas pour tous les secteurs d’activités.
Globalement êtes-vous positif pour l’avenir, tant sur le plan professionnel que sportif ?
Sur le plan professionnel, la Suisse est un pays qui a une grande attractivité et beaucoup de ressources financières. J’espère que l’avenir sera de nouveau propice et que les gens ne seront pas trop frigide à l’investissement et à la consommation.
Pour le plan sportif, j’espère que ça donnera le tour rapidement et que les organisateurs, investisseurs, sponsors et même prestataires de service n’en pâtiront pas trop.