A trois mois du Rallye du Chablais 2021 le point avec Eric Jordan, Président de l’organisation !

Eric Jordan, ou en êtes-vous des préparatifs du Rallye du Chablais 2021 qui est prévu dans trois mois exactement ?

Le planning de préparation suit son cours, même si les dossiers spécifiques à la situation sanitaire sont très chronophages. Notre Directeur de Course, Jean-Thierry Vacheron a déjà fait un travail incroyable en devant imaginer 3 ou 4 scénarios possibles. Roberto Lovisa a également passé de nombreuses heures sur les dossiers de sécurité. Les autres membres du comité sont tous très motivés même s’il n’est pas simple de tout préparer sans faire de séances en présentiel.

Vous êtes particulièrement motivé pour maintenir le Rallye du Chablais du 27 au 29 mai 2021 au point de l’envisager à huit-clos. Est-ce réaliste ?

Je n’ai jamais parlé de rallye à huit-clos. Selon les exigences Covid du mois de mai, les accès publics et les zones spectateurs seront fermés, limités ou aménagés. Le parcours a dû être adapté en fonction ; par exemple, il est impossible de maintenir une super-spéciale qui attire trop de spectateurs.

Avez-vous un préavis des pouvoirs publiques sur le maintien de l’épreuve à fin mai ou il est trop tôt ?

Nous sommes dans la phase de remise des dossiers aux autorités cantonales. A ce jour, les préavis sont plutôt positifs.

Financièrement le défi est d’importance, à quel moment les fortes dépenses financières pour l’organisation doivent être mise en route ?

C’est au tout début avril que la machine opérationnelle se met vraiment en place avec les grosses dépenses à prévoir.

Est-ce le moment où vous prendrez la décision du maintien ou de l’annulation du Rallye du Chablais 2021 ?

A ce jour, il y a 90 % de chance pour que le rallye se déroule fin-mai. Les 10 % restant ne dépendent pas de nous mais de la situation sanitaire à ce moment-là.

Les difficultés économiques doivent avoir des répercussions sur l’engagement des partenaires du Rallye du Chablais, quelles sont-elles ?

Il est clair que le sponsoring n’est pas facile cette année, ni pour les organisateurs, ni pour les équipages. Nous avons la chance de pouvoir compter sur des partenaires fidèles et solides. Notre volonté est de maintenir le rallye en mettant le focus sur le sport et sur les dépenses de sécurité en lien avec la course. Toutes les dépenses non-prioritaires seront réduites ou supprimées.

Le public et les participants n’ont pas idée du coût d’organisation d’un rallye tel que le Chablais. Pouvez-vous dévoiler le budget nécessaire pour mettre en œuvre le Rallye du Chablais sans pertes financières ?

Environ CHF 650’000.– et environ CHF 100’000.– de prestations en nature.

Le parc d’assistance et toutes les structures de l’organisation du rallye sont habituellement installés dans l’Arsenal de l’armée à Aigle. On connait la réticence de l’armée à mettre à disposition des structures pour des événements en période de COVID. Est-ce que vous avez obtenu leur accord pour maintenir le centre névralgique du Rallye du Chablais 2021 sur ce site ?

Nous sommes encore en discussion, mais nous espérons que la situation va se décanter rapidement avec ArmaSuisse qui nous loue les infrastructures.

Dans quel état d’esprit sont les membres du comité élargi, est-ce qu’il est difficile de les maintenir motivé avec toutes ces incertitudes et l’annulation de l’édition 2020 ?

Même si les séances ne seront pas aussi nombreuses que de coutume, je sens une grande motivation chez tous les bénévoles. Les membres du comité élargi ont répondu présents et sont prêts à œuvrer quel que soit le rallye que nous pourrons mettre en place.

Pensez-vous que trouver suffisamment de commissaires avec la problématique du COVID sera aisé ou complexe ?

Tout comme les équipages, j’espère que les commissaires seront avides de compétition après une si longue période sans rallye.

Sur le plan sportif, avez-vous dû revoir le parcours et le nombre de kilomètres que vous allez proposer lors de cette édition 2021 du Rallye du Chablais ?

Si nous devons adopter un plan « B », nous proposerons environ 155 km d’épreuves chronométrées.

Pensez-vous que vous aurez un nombre important d’engagés pour cette édition ?

Pour la 1^ère fois en 17 ans de présidence, j’ai envoyé un mail d’explication et de « sondage » aux pilotes de notre fichier d’adresses.

De nombreuses réponses d’encouragement, de remerciement et de « pré-engagement » sont arrivées. C’est bon signe mais il faut concrétiser. Nous comptons sur l’envie des équipages de nous soutenir et sur leur prise de conscience du travail accompli pour organiser un rallye en Suisse dans les conditions actuelles.

Vous accueillez également la participation aux équipages étrangers et aux voitures homologuées en Groupe F en France voisine. Comment est-ce possible ?

Nous pouvons accepter ces voitures, hors championnat, à partir du moment où elles sont conformes avec la L.C.R. Suisse et avec les normes de sécurité exigées par l’ASS.

Eric Jordan, comment gardez-vous votre motivation face à tant de difficultés ? C’est presque un sacerdoce ?

Pratiquement chaque matin, sur la route du travail, vers 6h30, on se téléphone avec Jean-Thierry. Avant de se dire bonjour, il me dit : « On est des fous » ! Des personnalités politiques me demandent souvent : « Pourquoi tu fais tout cela pour les autres ? ». C’est vrai que la dépense d’énergie est démesurée, mais personne ne nous a mis un couteau sous la gorge et nous oblige à faire tout cela à côté de notre activité professionnelle ! Plus sérieusement, j’ai la passion de l’organisation, de créer et de faire progresser un évènement très important pour ma région.

Pour conclure, vous êtes Président de l’AOR (Association des Organisateurs de Rallyes Suisse) et membre de la commission rallye d’Auto Sport Suisse. Quelles seront les manches étrangères du calendrier du Championnat Suisse des Rallyes 2021 selon vous ?

Le comité rallye de l’ASS doit se réunir très prochainement. Bien que la situation soit très aléatoire, nous ferons une proposition de nouveau calendrier à la CSN.

Merci.